Le gypaète barbu par Massimo Prati | Expo photo en plein air

Date de publication | 29 décembre 2021

Cher Massimo,

J’ai eu la chance de tomber sur vous à l’entrée d’une splendide forêt dans la montagne: vous y êtes en photo.

De passage à Villars pendant quelques jours cet été, je suis partie me promener au gré de mes envies. N’est-ce pas la plus délicieuse manière de sélectionner ses chemins de randonnée?

C’est ainsi qu’en redescendant de mes improvisations du jour, je suis tombée sur la première de vos photos en cherchant le Sentier du Renardeau. Se retrouver nez à nez avec un gypaète barbu de 2 mètres sur 3 au milieu de la forêt enchantée a de quoi surprendre. Quelle belle rencontre. Tout comme celle avec le texte qui accompagne le début de votre exposition:

« Chuchoteur des forêts, contemplateur de l’instant, amoureux du sauvage. Au début, la photo animalière était pour lui un moyen de sortir de son confort et apprendre à canaliser son énergie. Sept ans plus tard, la passion est intacte. Le moment où l’oiseau se présente après des heures d’attente reste l’un des plus beau moment qu’il a la chance de vivre et même si l’instant ne dure pas éternellement, c’est toujours aussi prenant.« 

Au-delà de cet extrait, dans ce texte de présentation, tout me parlait. Note à moi-même: revenir un autre jour pour parcourir l’expo.

Puis la pluie est arrivée.

Puis mes plans ont changé.

Puis j’ai oublié.

Après avoir décidé de partir un jour plus tôt que prévu, je me suis rendue une dernière fois dans le village pour aller déposer mes déchets recyclables au point-récolte. Il avait plu toute la journée sans discontinuer. Cependant, au moment exact où je me suis mise en route, les averses ont cessé.

À peine arrivée à la Poste où je devais également m’arrêter pour une mission aussi pénible que chronophage, un véritable déluge s’est abattu sur le village. Dès que j’en suis sortie, à nouveau, accalmie. Étrange.

Une fois mes missions accomplies, je me suis mise à marcher sans savoir où j’allais. J’étais comme appelée par un sentier qui menait en direction de la forêt.

Quel délice! Seule au monde grâce à la météo fraîche et au ciel gris foncé, marchant au hasard, envoûtée par l’odeur de la terre détrempée, je me suis retrouvée comme par magie devant le premier gypaète que j’ai cette fois pris le temps d’admirer.


Me sont alors revenues en mémoire les fois où j’ai eu la chance d’en voir au loin. Même si je n’avais ni jumelles ni téléobjectif, je me souviens de la sensation d’émerveillement procurée par cette vision rare et majestueuse.

La pluie allait-elle se remettre à tomber? Où ce chemin aussi boueux qu’escarpé allait-il m’emmener? Était-ce prudent de l’emprunter avec mes petites baskets aux semelles toutes lisses tandis que mes chaussures de randonnée m’attendaient bien au sec dans mon lieu de résidence duquel je ne pensais sortir qu’un court instant?

Bien que la réponse n’a laissé aucun doute, l’envie d’aller rencontrer le prochain gypaète l’a emporté. Encore et encore. Plus loin, plus haut. J’avais beau glisser dans la boue et me demander comment diable je pourrais redescendre sans me péter une jambe, plus rien d’autre n’avait d’importance.

J’étais subjuguée.

Découvrir de cette manière quinze gypaètes dans une forêt enchantée a exalté mon âme. Quel travail remarquable! Et quelle idée merveilleuse que de créer une expo itinérante!

Les cieux avaient apparemment décidé, je ne sais pas trop par quel miracle, de me garder au sec et en sécurité. Encore une fois, le timing semblait idéal. Mon application météo m’a pressée de redescendre pile au moment où j’arrivais au bout du chemin. Voilà que j’étais cent mètres en dessous de la petite gare du Col-de-Soud. Était-ce possible? Un train était justement en gare. ll partait maintenant, là… et zut, sans moi.

Après vérification, j’ai eu la confirmation que c’était le dernier de la journée.

Voilà voilà.

Éclat de rire dans la montagne déserte.

Mais que j’aime ces mini grandes aventures spontanées.

Tant mieux, d’ailleurs, vu les circonstances absurdes dans lesquelles elles ont l’art de me perdre pour mieux me trouver.


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A propos de l’auteure de ce blog

Mon nom est Martine Corthésy, je suis professionnelle de l’accompagnement du changement individuel et collectif depuis 2005. J’ai marché plusieurs milliers d’heures auprès de plus de 400 particuliers et de dizaines de groupes en entreprise sur le chemin ardu de la liberté [de pensée et d’action], de l’autonomie, de la congruence, de la joie et des relations plus fluides avec soi-même comme avec les autres.

Je vous invite si vous le souhaitez à poursuivre ensemble ce voyage sur des chemins inhabituels, loin des sentiers battus, comme dans ce récit où la rencontre avec la nature et la spontanéité m’ont conduite à une expérience inattendue.

Quelle est l’offre qui vous parle le plus?


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